Trade Republic est-il enfin devenu un bon courtier ?

Trade Republic s’est-il amélioré depuis 2023 ? Mon analyse complète des frais, du service client et des nouvelles fonctionnalités pour les investisseurs belges et français.

Le broker très low cost Trade Republic.

Deux ans après mon article incendiaire sur Trade Republic, j’ai voulu vérifier si le courtier s’était amélioré depuis 2023. J’ai réapprovisionné mon compte pour tester la plateforme, le service client et les nouvelles fonctionnalités afin de vous donner un avis actualisé pour 2025.

En 2023, la plateforme souffrait surtout de bugs et le service client était déplorable, ce qui m’avait fortement refroidi. Je vais donc passer ces points en revue pour vérifier s’ils ont été améliorés et je vais examiner également les mises à jour de l’application.

Premier point : réapprovisionner mon compte

Pour investir, il faut de l’argent, et mon compte Trade Republic était à zéro. Le virement instantané vers le tout nouvel IBAN fourni par le courtier est arrivé en seulement 12 minutes, ce qui reste rapide et pratique, mais c’est encore un peu plus lent que chez un courtier comme SAXO, où les virements instantanés arrivent en quelques secondes.

Par contre, l'IBAN n'est pas encore belge : il provient d'une banque allemande.

Le service client : le gros point noir à l’époque

Pour savoir s’il s’est amélioré, le mieux est de le tester. J’ai donc envoyé le message suivant à 11h46 :

Bonjour, j’aurais voulu savoir si la TOB était maintenant automatiquement déduite à la source pour vos clients belges ?

J’ai obtenu une réponse à 12h30, rédigée par un véritable humain pour les deux premiers paragraphes. Ce point a visiblement été clairement amélioré depuis la vague de protestations que le broker a dû subir à ses débuts.

  • Un point d’ergonomie reste toutefois perfectible : la navigation du chat vous oblige à sélectionner un sujet parfois éloigné de votre question. Concrètement, j’ai dû aller dans Aide > Profil > Certificat fiscal annuel > Chat. Le sujet du certificat fiscal n’est pas en lien direct avec mon message, mais c’était le plus proche que j’ai trouvé. La plupart des autres thèmes n’activent pas le bouton Chat, ce qui empêche d’envoyer certains messages.

J’ai ensuite fait un second test à 15h30 :

Vos tarifs vont-ils changer en 2026 à cause de l’interdiction des PFOF ?

Ne vous inquiétez pas, j'expliquerai ce que sont les PFOF dans le paragraphe suivant.

J’ai reçu une réponse à ma question deux heures plus tard et on m’a répondu que pour le moment, il n’y avait encore aucune information disponible sur ce sujet. Je pense que c’était également un humain qui m’a répondu car un bot aurait sans doute fourni une réponse préprogrammée, même à côté de la plaque.

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À l'heure actuelle, l’amélioration la plus significative que le courtier pourrait apporter serait la possibilité de contacter le service clientèle par téléphone. Ce serait un véritable game changer pour de nombreux investisseurs hésitants. Mais, au vu de sa structure de frais très low cost, il est peu probable que cela apparaisse rapidement.

Les frais de courtage : du changement en 2026 ?

Actuellement, les frais par ordre d’achat ou de vente sont toujours de 1 €, quel que soit le montant investi. Ces tarifs sont rendus possibles parce que Trade Republic passe par un intermédiaire appelé Lang & Schwartz pour l’exécution des ordres. On appelle ce modèle PFOF, pour Payment For Order Flow.

Le Payment For Order Flow (PFOF) est une pratique par laquelle un broker envoie vos ordres d’achat ou de vente à un market maker en échange d’une rémunération. Concrètement, cela signifie que vos ordres ne sont pas nécessairement exécutés sur le marché le plus compétitif, mais auprès d’un intermédiaire, ici Lang & Schwartz, qui paie le broker pour ces flux.

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Par exemple, si vous passez un ordre d’achat de 1000 € sur une action et que le market maker applique un spread légèrement plus large, le coût implicite peut être de quelques centimes, voire quelques euros supplémentaires. Sur un ordre unique, cette différence peut sembler faible, mais elle peut s’accumuler sur de nombreuses transactions.

Le hic, c’est que les PFOF vont être interdits dans toute l’Union Européenne dès le 30 juin 2026. La question à un million d’euros, mon cher Jean-Pierre, est donc la suivante : le broker pourra-t-il tenir ses tarifs ultra-compétitifs malgré cette interdiction ?

Au vu du nombre astronomique de clients, plus de 8 millions, et des économies d’échelle qu’ils apportent, on pourrait parier que les tarifs resteront inchangés, mais seul l’avenir nous le dira.

Exemple comparatif de frais sur une période

Pour illustrer l’impact d'une éventuelle hausse des frais, imaginons un plan d’investissement DCA de 50 € par mois sur 12 mois :

  • Avec un broker facturant 1 € fixe par transaction, les frais totaux sur l’année sont de 12 € (1 € × 12).
  • Avec un broker facturant 0,5 % par transaction, chaque investissement de 50 € coûte 0,25 € en moyenne (50 € × 0,5 %), soit 3 € par mois ou 36 € sur l’année.

Le choix du broker a donc un effet direct sur votre rendement final : sur un petit investissement régulier, des frais fixes très bas permettent de limiter l’érosion de votre capital par rapport à des frais proportionnels plus élevés.

Résumé :

  • Avec frais fixe : capital net investi : 588 €
  • Avec frais proportionnels : capital net investi : 564 €
  • Différence : 24 € de frais supplémentaires sur l’année, soit une perte de rendement de 4 % sur le capital investi.
Frais fixes vs frais proportionnels
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Pour vous rendre la tâche plus simple, vous pouvez utiliser mon simulateur de DCA ou mon compteur de frais cumulés. C'est gratuit!

Points forts de Trade Republic

La plupart des avantages que j’avais mentionné dans l’article de 2023 s’appliquent toujours :

  • L’application est très épurée et intuitive. Je lui donnerai un 8/10 pour le design.
  • Le taux d’intérêt sur les liquidités est de 2 % brut, soit 1,4 % net.
  • Les frais sont bon marché et fixes, 1 € par ordre d’achat ou de vente.
  • La carte de paiement basique est gratuite, avec un saveback de 1 %. Et en plus du saveback, il y a maintenant une nouveauté, le roundup, qui investit les arrondis de paiements dans l’actif de votre choix.
  • Il y a de véritables IBAN pour alimenter le compte, aussi bien pour les français que pour les belges, mais pour ces derniers, ils sont encore en format allemand, "DE".
  • Comme sur SAXO, le courtier offre la possibilité de mettre en place des investissements programmés, de type DCA.
  • Pour nos lecteurs français, le PEA est enfin disponible sur la plateforme.
La carte de paiement Trade Republic
La jolie carte de paiement Trade Republic.

Sécurité et régulation

Chez Trade Republic, les fonds des clients sont conservés séparément des actifs de l’entreprise. En Allemagne, le système national d’indemnisation garantit jusqu’à 100.000 € par client pour les liquidités déposées.

Les titres eux-mêmes, étant conservés chez un dépositaire tiers, ne font pas partie du plafond d’indemnisation, mais restent la propriété du client. Ainsi, en cas de défaillance du broker, vos liquidités sont protégées jusqu’au plafond indiqué, et vos actions ou ETF sont sécurisés via une conservation séparée des titres.

Défauts de Trade Republic

  • Les spreads sont un peu élevés sur les ordres au marché. Vous pouvez contourner ce problème en introduisant uniquement des ordres à cours limité. Si vous investissez de petites sommes, vous ne perdrez de toute façon que quelques centimes.
  • Si vous voulez acheter ou vendre des fractions d’actions, vous ne pourrez pas le faire avec un ordre limité ; il faudra impérativement placer un ordre au marché.
  • Pour les Belges, la TOB n’est toujours pas prélevée à la source, mais le broker y travaille, paraît-il.
  • Le nombre d’actions négociables est toujours d’environ 10.000, ce qui peut frustrer ceux qui aiment investir dans des small caps moins connues.
  • Service téléphonique : absence totale de support par téléphone.
  • Ergonomie du chat : sélection de sujets peu intuitive pour accéder au chat.

Évolutions à venir

Le broker continue d’évoluer, avec des projets annoncés tels que l’ajout de nouveaux produits financiers, des améliorations de l’application mobile et la possibilité de gérer plusieurs types de comptes d’investissement.

En septembre 2025, Trade Republic a ouvert la possibilité d'investir dans les actifs non-cotés directement via la plateforme, ce qui constitue selon moi une initiative intéressante.

Ces nouveautés montrent que le courtier s’intéresse à l’expérience utilisateur et cherche à rester compétitif face aux géants comme DEGIRO ou SAXO.

À surveiller / Risques potentiels

Malgré ses nombreuses améliorations, Trade Republic reste un courtier à surveiller sur plusieurs points importants.

Comme je le disais plus haut, le modèle économique basé sur le PFOF (Payment for Order Flow) sera interdit dans toute l’Union européenne à partir du 30 juin 2026. Or, c’est en partie ce mécanisme qui permet aujourd’hui au broker de maintenir des frais aussi bas (1 € par ordre). Il reste donc à voir si Trade Republic pourra préserver sa grille tarifaire actuelle sans augmenter ses coûts ou modifier son mode d’exécution.

Ensuite, pour les investisseurs belges, la TOB (taxe sur les opérations de bourse) n’est toujours pas prélevée à la source, ce qui oblige à la déclarer soi-même. Le courtier affirme “travailler sur le sujet”, mais aucune date n’a encore été communiquée.

Autre élément à suivre : la question des IBAN locaux. Trade Republic promet l’arrivée d’IBAN nationaux pour plusieurs pays européens, dont la Belgique, mais beaucoup d’utilisateurs, dont moi-même, disposent encore d’un IBAN allemand. Cela peut compliquer les virements ou soulever des interrogations auprès de certaines banques traditionnelles.

Enfin, si le service client s’est nettement amélioré, il reste entièrement digital : pas de numéro de téléphone, et l’accès au chat nécessite de naviguer via plusieurs sous-menus. En cas de problème urgent, cela peut être inquiétant.

Autrement dit, même si la plateforme devient de plus en plus complète et stable, ces incertitudes réglementaires et pratiques méritent d’être suivies de près par les investisseurs à long terme.

Parrainage et action gratuite

Si, en toute connaissance de cause, vous souhaitez ouvrir un compte chez Trade Republic, n’hésitez pas à passer par mon lien de parrainage. Celui-ci vous fera bénéficier d’une action gratuite, tirée au sort par le broker. Concrètement, il s'agit souvent d'une fraction d'une big cap américaine, d'une valeur de 30 €.

Sachez que l'action est créditée très rapidement après l’ouverture de votre compte et peut être vendue immédiatement mais les fonds ne peuvent être rapatriés vers votre compte bancaire que le lendemain.

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Code de parrainage : khsncbk2

Verdict final

Les deux principaux écueils de 2023 - bugs et service client quasi inexistant - semblent en bonne voie d'être résolus. Je remonte donc Trade Republic au même niveau que DEGIRO dans mon classement des courtiers :

Les courtiers de niveau 1 :

SAXO, LYNX Broker, Interactive Brokers, Boursobank et Fortuneo pour nos lecteurs français.

Les courtiers de niveau 2 :

DEGIRO, Trade Republic, Bolero, Keytrade Bank, ING Self invest, Trading 212, Scalable Capital et BUX.

Les courtiers de niveau 3 :

eToro et XTB.

SAXO et LYNX restent pour moi les deux plateformes les plus intéressantes car ils sont extrêmement complets, ergonomiques, pas chers, et leur service client est facilement joignable.

Trade Republic peut toutefois parfaitement convenir à un petit investisseur qui se lance dans la bourse sans avoir de grosses sommes à placer et qui recherche la simplicité avant tout.

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